Vous souvenez-vous des achats de rentrée des classes ? Et de ces fameuses boîtes de gouaches demandées ? Et bien sachez que ce sont ces mêmes boîtes qui m’ont donné envie de vous écrire aujourd’hui. Enfin plus particulièrement le pinceau livré avec. Vous savez, ce petit pinceau avec des poils tout doux appelé « petit gris » ! Petite, je croyais innocemment qu’ils étaient appelés ainsi car ils étaient petits… Mais la réalité est bien plus tordue et bien moins éthique.
Aujourd’hui, je veux vous parler d’un sujet qui me tient énormément à cœur : les animaux et l’écologie.
Bien que je ne sois ni végane ni végétarienne, chaque jour j’essaie de m’améliorer en tant que professionnelle mais aussi en tant que personne, afin de ne plus être complice de ce genre de pratique qui me révulse au plus au point. A titre personnel, je consomme de moins en moins de viande, je répare beaucoup au lieu d’acheter, je me tourne le plus possible vers les produits de seconde main (surtout pour les livres), je n’achète que des cosmétiques cruelty-free et vegan, je réduis mes déchets autant que possible, etc. Alors c’est tout naturellement que je fasse de même avec ma petite entreprise, autant concernant les déchets et le recyclage mais aussi avec le matériel dans lequel j’investis. Et un matériel d’art éthique a de l’importance.
Les pinceaux et le marché de la fourrure
Lorsque j’ai commencé à peindre à l’aquarelle, je me suis renseignée sur le matériel nécessaire. Et sans surprise, tapez « pinceau aquarelle » sur votre navigateur, vous verrez que plus de la moitié des résultats que vous trouverez concerneront des pinceaux en poils de martes ou de petit gris. Et c’est là que mes propres poils s’hérissent…
Soie de porc, martre, petit gris, poney, blaireau, mangouste… Même s’il ne s’agit que de petites quantités de poils, l’achat de ce genre de pinceau fait partie du marché de la fourrure. Un marché ignoble où dès la naissance jusqu’à leur massacre, ces animaux sont victimes d’horribles traitements. Et le plus souvent, ils ne sont même pas tués avant que leur peau leur soit arrachée. Je ne partagerai pas de vidéo ni images ici, j’en ai bien trop vu. Libre à vous de faire vos propres recherches.
Contrairement à l’idée générale, non, ces animaux ne sont pas rasés. Je vous laisse également découvrir l’article « Du sang sur nos pinceaux » de Joanna. Elle nous en dit d’avantage sur cette industrie et pourquoi elle a choisi du matériel d’art éthique.
Depuis, je n’ai plus acheté un seul pinceau en poil naturel. Non seulement car ça me dégoute, mais aussi car les pinceaux synthétiques sont tout aussi performants. Actuellement, je possède deux ou trois pinceaux de la marque Winsor & Newton. Et je les trouve parfaits, autant pour l’acrylique que pour l’aquarelle. Il en existe bien d’autres notamment de la marque Raphaël, Da Vinci ou encore de la marque Escoda. Attention toutefois, car les produits de ces marques ne sont pas tous en poil synthétiques. Veillez à bien lire les descriptifs de produit !
Découvrez aussi mon article concernant le matériel d’art et de dessin que j’utilise. PS: il a été rédigé bien avant mes découvertes concernant le matériel artistique et la condition animale.
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Des colles animales dans vos papiers et peintures
Oui, moi aussi je ne le savais pas avant cette semaine. Malheureusement, c’est vrai surtout pour les papiers aquarelle*, mais pas seulement. (le papier de la marque Arches France notamment où cela est stipulé clairement dans le descriptif juste ici)
Les peaux de certains animaux comme les lapins sont bouillies pour en faire des colles. Ces colles sont notamment utilisées dans la fabrication du papier d’aquarelle pour mieux résister à l’eau. Mais les peaux sont aussi utilisées en tant de liant dans certaines peintures. Heureusement, ces liants d’origine animale (ou chimiques) peuvent être remplacés par des liants végétaux comme l’huile de lin par exemple. Il ont l’avantage de ne représenter aucun risque pour la santé (contrairement aux liants chimiques qui sont toxiques) mais ont l’inconvénient de prendre plus de temps pour sécher, en raison de l’absence de métaux lourds dans leur composition. Le gesso traditionnel contient lui aussi des matières animales mais peut facilement être remplacé par du gesso acrylique.
Il en est de même pour certains pigments dans nos peintures telles que le le noir d’os qui est obtenus à base de carcasses brûlées, les pigments rouges issus de cochenilles, etc. Certaines peintures contiennent également des pigments toxiques tels que le cadmium. Les pastels et craies peuvent aussi contenir des graisses animales.
*Concernant les papiers aquarelle sans colle d’origine animale, j’ai trouvé la marque Strathmore qui prétend produire des papiers sans colle animale, ainsi que le papier de marque Fabriano. Seule la marque Hahnemühle indique que ses papiers 300g et 640g sont vegans et sans acide.
Quand les habitudes sont dures à changer
Il est triste de voir que même dans un domaine qui est censé faire rêver, l’exploitation animale a encore sa place. Aussi, les liants et solvants chimiques polluent, des matières sont utilisées à outrance, les animaux sont exploités et torturés afin que des artistes puissent créer. Heureusement, il existe des solutions et des alternatives afin que la pratique et le matériel d‘art soit plus éthique et plus respectueuse de l’environnement.
De plus, le matériel ne fait pas l’artiste. Pour certains, un simple fusain et une vieille feuille, ou un crayon de bois et un carnet suffisent à créer un chef d’œuvre. Alors avez-vous vraiment besoin d’un pinceau en petit gris ou en martre pour réaliser vos aquarelles ? Votre art mérite-t-il vraiment autant de barbarie ?
Vous trouverez toujours un vendeur ou un artiste pour vous dire qu’il n’y a rien de mieux qu’un pinceau en poil de petit gris pour l’aquarelle. Ou vous entendrez que les technologies actuelles ne sont pas encore assez développées pour produire une fourrure aussi similaire. Mais c’est faux. Certains grands aquarellistes ne jurent que par des pinceaux synthétiques.
Le marché de la fourrure est immonde. En plus des conditions d’élevages et d’abatage ignobles, ce marché et les trafic qui y sont liés sont coupables de l’extinction de divers races d’animaux.
Pour reprendre les mots de Joanna, « Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.«
Les technologie et les industries ont fait bien assez de progrès pour proposer des fourrures synthétiques. Aucun animal, aucune espèce vivante ne mérite de tels traitement, peu importe la raison.
Alors, est-ce que vous aussi vous avez fait le choix d’utiliser du matériel d’art éthique ?
Si vous aussi vous avez choisi d’être des artistes responsables et de faire de l’éthique et de l’éco-responsabilité votre marque de fabrique, n’hésitez pas à mettre en commentaire le matériel que vous utilisez afin d’orienter ceux qui souhaitent eux aussi apporter leur pierre à l’édifice !
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